L’offre de transports en commun sur le territoire a connu une importante évolution ces dernières années avec l’entrée en service du Léman Express à la fin de l’année 2019, perturbé par la crise Covid l’année suivante. Après trois années pleines de service et deux années post crise, un premier bilan peut être fait de sa fréquentation.

On constate, tout d’abord, une importante évolution de la fréquentation annuelle entre 2021 et 2022 avec une hausse de 36,5% de la fréquentation annuelle globale en semaine. Si on affine mois par mois, on constate une évolution mensuelle constante si on exclut les périodes de vacances scolaires en juillet-août, décembre-janvier et dans une moindre mesure en avril autour de Pâques. Les nets décrochages les week-ends et les mois d’été (juillet et août)  montrent bien la destination principale de ce service : il a pour vocation de permettre à la main d’œuvre frontalière située à proximité des lignes de desserte de pouvoir se rendre au travail dans le cœur de l'agglomération genevoise. Il ne sert que très marginalement pour des activités de loisirs ou pour une clientèle touristique.

Les investissements ont également porté sur les transports intra-urbains. Dans le Grand Annecy, le réseau SIBRA a connu une hausse de  fréquentation globale de 14,9% entre 2020 et 2021 et, surtout, une explosion de la fréquentation hors trajet domicile/travail avec une (+69,6% le dimanche). La croissance des cadences, mais aussi la multiplication des formules attractives (gratuité du réseau en été ou lors des épisodes de pollution, navettes estivales avec les plages ou hivernales avec le Semnoz) et l'extension du réseau à toutes les communes de l'agglomération peut ainsi offrir des solutions de mobilité plus nombreuses à la population locale ou de passage.

L'ensemble des investissements réalisés ont cependant consisté à améliorer l'offre en matériel roulant, et non pas à la création de nouvelles infrastructures. Les projets de nouvelles infrastructures existent mais s'inscrivent dans un temps beaucoup plus long. L'agglomération de Genève a pris un temps d'avance en la matière, avec l'inauguration en 2019 du CEVA (234 M€ pour sa partie française) au bout de 8 ans de travaux, et d'un tramway à Annemasse (59 M€) au bout de 2 ans et demi de travaux. Le tram doit être prolongé sur 1,2 km à Annemasse avec des travaux engagés à l'été 2023 et devant se poursuivre jusqu'en 2025 (coût estimé: 41 M€). Le tram arrivera à Saint-Julien-en-Genevois fin 2025 grâce à une extension de ligne (coût estimé: 43 M€). 

Dans le Grand Annecy, un réseau de transport en commun en site propre intégral a été validé en janvier 2022, avec un programme pluriannuel d'investissement porté à 300 M€. Le Contrat de Plan État-Région a quant à lui prévu plus de 280 M€ d'investissements pour 6 grands projets devant permettre l'amélioration de l'offre ferroviaire du département (en particulier la modernisation de la ligne Annecy/Aix-les-Bains). Sans parler de la ligne du Tonkin entre Evian et Saint-Gingolph, inexploitée depuis 1998, et qui pourrait reprendre du service d'ici 2030 moyennant 260 M€ d'investissement.